Le grand John Cleese se prononce
Il y a des milliers de
points de vue sur la créativité, son mode de fonctionnement (voir celui d'un de mes profs de maîtrise). Celui de John Cleese m’a particulièrement plu. Tout d’abord parce que je suis vendue aux
Monty Python, mais surtout parce que ses cinq facteurs pour se mettre en mode
créatif relèvent du gros bon sens.
1. L’espace
2. Le temps
3. Le temps
4. La confiance
5. Un tour de taille de 22 pouces
2. Le temps
3. Le temps
4. La confiance
5. Un tour de taille de 22 pouces
Treize minutes de sa conférence (en 1991) vous en convaincront.
Son discours n’a pas pris une ride. Mais juste au cas, voici une traduction
libre des cinq facteurs.
1. L’espace
Il est nécessaire
d’avoir un espace pour jouer. Il faut s’isoler, ne pas être dérangé. Il est
impossible de créer quand on est entouré des stress habituels.
2. Le temps
Il faut aussi créer un
espace dans le temps. Une période déterminée où l’on se retire de la vie
normale. Cleese recommande 1 h 30. Moins de trente minutes,
l’exercice est quasi inutile. On pense à tout avant d’avoir l’esprit libre (merde,
j’ai oublié d’acheter du lait; il faut que je parle à Chose). Il est aussi bien
plus facile de se consacrer aux petites choses urgentes que l’on sait que l’on
peut faire (p. ex. envoyer des courriels) qu’aux grandes choses non urgentes auxquelles
on n’est pas certain d’arriver (p. ex. penser). Au-delà de 90 minutes, on a
besoin d’une pause. Ainsi, il semble préférable de faire plusieurs séances de
90 minutes réparties sur quelques jours pour un sujet donné.
3. Le temps
Encore le temps :
prendre tout le temps possible pour jongler avec une idée. Il est tellement
plus facile de prendre la première solution et de s’arrêter que de faire durer
l’inconfort de l’indécision. Mais c’est ce qui permet d’arriver à une idée plus
originale.
4. La confiance
Rien ne coupe la
créativité comme la peur de faire une erreur. Il faut avant tout admettre qu’en
période de création, il n’y a aucune erreur possible, s’ouvrir à tout. Jouer à
« What if? ».
5. Un tour de taille de 22 pouces
Bien entendu, il s’agit
de l’humour. C’est un excellent
moyen d’entrer en mode créatif. Même si le sujet est sérieux. Introduire
l’humour dans le processus créatif n’enlève rien au sérieux du sujet auquel on
réfléchit. Cleese demande aussi : à quoi bon être solennel? Sa réponse à
12:49 est assez claire.
Amen.
À écouter sur
l’excellent blogue Brain Pickings. Merci à Laurent Simon (via
Mosaic/YULBCN) pour la découverte.